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LA NOTION DE TIERS-MONDE A-T-ELLE ENCORE UN SENS ? L’hebdomadaire américain Newsweek titrait en
avril 1992, « Abolissons le tiers-monde ». L’expression
« tiers-monde » a été employée pour la première fois
par le démographe français Alfred Sauvy
en 1952, par analogie avec le Tiers-Etat e 1789. En effet,
la société d’Ancien Régime était composée de trois ordres :
la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat.
Le terme a donc une connotation politique : le tiers-monde,
c’est l’ensemble des pays exclus. Le monde capitaliste et occidental
constitue le « premier monde ». Les pays socialistes
(ex-URSS, Cuba, pays de l’Est), représentaient le « deuxième
monde », cet ensemble a éclaté en 1991 à Minsk pour
revenir à plus d’autonomie. Avec l’indépendance des anciennes
colonies, les pays du Sud s’étaient regroupés, ils étaient vingt-cinq
au mouvement des non-alignés à Bandung
en 1955, soixante-dix-sept à Lima avec la création d’un
groupe aux Nations Unies et cent trente-deux aujourd’hui.
Les pays du Sud, faiblement développés, constituent le
tiers-monde. Avec l’éclatement de l’empire soviétique
et l’émergence de nouveaux pays industrialisés, cette répartition
tripartite du monde est-elle toujours d’actualité ? Le tiers-monde, unité ou éclatement ? Dans l’analyse de la notion de tiers-monde, le courant structuraliste
fait une distinction entre le centre qui est composé de
principaux pays industrialisés, Etats-Unis, l’Europe occidentale,
le Japon et la périphérie qui rassemble l’Afrique, l’Amérique
latine, l’Asie hormis la Chine. Cette vision bipolaire
du monde en fait un ensemble hiérarchisé. Les NPI (nouveaux
pays industrialisés), Mexique, Brésil, Argentine et les Quatre
Dragons d’Asie du Sud-Est (Corée du Sud, Taïwan, Singapour,
Hong-Kong), se séparent dans deux blocs précédents. Il sera
intéressant de constater l’émergence de ces nouveaux sur la scène
internationale en analysant leur politique économique et sociale. Dans une première partie de l’exposé, nous analyserons les
causes et les caractéristiques du sous-développement. Dans la
deuxième partie, nous montrerons la pluralité des comportements
des différents pays en nous interrogeant sur le poids de leur
passé. I – Les causes du sous-développement
caractéristiques 11 – Les analyses du sous-développement,
explications : -
Le sous-développement est dû aux facteurs naturels, climatiques,
géographiques. -
Le sous-développement est dû à un retard de croissance,
analogie avec l’analyse de W.W. Rostow
et les étapes de la croissance économique. Les P.V.D. en seraient,
au mieux, au take-off.
-
Le sous-développement est dû à un cercle vicieux => faible revenu
national => faible épargne =>
-
Le sous-développement est dû à la domination des pays riches,
théories « tiers-mondistes ». Il y a une asymétrie entre
le centre développé des pays capitalistes et la périphérie des
pays pauvres. 12 – Les caractéristiques des pays du
tiers-monde. -
Economiques : faiblesse des infrastructures, fort taux
d’inflation… -
Sociologiques : fort taux de fécondité, de natalité, faible
espérance de vie, fortes inégalités des revenus, fort taux d’analphabétisation,
sous-alimentation… -
Politiques : absence de démocratie, corruption, famille
patriarcale, traditions, acculturation dans les
grandes villes… II – Une pluralité de comportements,
poids du passé ?
21 - Analyse des pays de l’Asie du Sud-Est, les Quatre Dragons
(Singapour, Hong-Kong, Taïwan, Corée du Sud). Ces pays sont passés
du démarrage au progrès vers la maturité dans l’analyse de Rostow. -
Mexique, Brésil, Argentine connaissent un essor industriel
mais aussi des difficultés dues au poids de la dette. 22 - Les PMA, les pays les moins avancés. -
Le rôle des politiques des organisations internationales, FMI,
Banque mondiale. Des difficultés inhérentes ? Références bibliographiques : -
Le tiers monde, Henri Rouillé d’Orfeuil, La Découverte -
L’économie mondiale, 2005, La Découverte CEPII -
Les destins du Tiers Monde, analyse, bilan et perspective,
Thomas Coutrot / Michel Husson, CIRCA Nathan. Pendant les années cinquante et soixante, l’émergence sur la
scène internationale des pays pauvres par rapport aux deux blocs
a fait naître l’expression de « tiers-monde ». Ces pays
devaient, pour sortir de leur sous-développement, suivre des politiques
économiques et sociales bien précises. De nombreux auteurs ont
réfléchi sur les moyens nécessaires pour leur permettre de rattraper
le clan des pays riches. Trois types d’analyses se détachent,
les analyses déterministes où les facteurs naturels expliquent
le sous-développement. Les analyses libérales replacent
le marché au centre du commerce mondial, les pays du tiers-monde
doivent s’adapter à ce contexte. Les analyses structuralistes
ou marxistes ou « tiers-mondistes », le monde
est divisé en deux, les dominants (les pays capitalistes)
et les dominés (les pays du tiers-monde), il faut briser
le dualisme, c’est la rupture ou la révolution. Les années quatre-vingt et suivantes,
avec la crise mondiale qui toucha tous les pays et les échecs
de certaines tentatives d’autonomie font apparaître la diversité
du tiers-monde. Certains pays connaissent une forte croissance
économique, supérieure parfois aux pays occidentaux, d’autres
subissent encore la famine, les guerres, la corruption, l’urbanisation
croissante… Le tiers-monde n’est plus une unité outil de révolte
contre le capitalisme pour les marxistes, le tiers-monde s’analyse
dans une pluralité de succès et d’échecs. Pouvons-nous parler
de « tiers-monde » ? |
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