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LES PROBLEMES POSES PAR L’EXERCICE PROFESSIONNEL DE LA PSYCHANALYSE, LA SOLUTION POSSIBLE, LA RAISON DES DESACCORDS Les problèmes posés par l’exercice professionnel de la psychanalyse
sont nombreux et l’article d’Eric Conan
nous aide à mieux analyser une profession en manque de statut. Dans les années soixante, soixante-dix, en France, les psychanalystes
profitant de la dynamique de Jacques
Lacan se sont multipliés. L’accroissement de la clientèle
de l’autre côté a permis cette augmentation. J. Lacan, dissident
des institutions classiques, révolutionna le petit monde des
psychanalystes. Il s’aida des médias et vulgarisa ses
pratiques. Avant le recrutement était limité et
contrôlé et se faisait par cooptation parmi les psychiatres.
Les étudiants en psychologie de l’époque voulurent disposer
d’un statut social, d’une position dans la société et furent
attirés par cette profession. J. Lacan pour les besoins de son école (l’Ecole freudienne
de Paris), profita de cette manne d’élèves et put ainsi
augmenter le prestige de son institution et la
légitimer. Cette forte expansion des psychanalystes délita le
pouvoir de surveillance des « sociétés » de
psychanalyse, beaucoup d’analystes exercent en dehors
de tout contrôle et sont non reconnus par les « sociétés ».
C’est le problème d’une profession qui n’a pas su organiser
son développement, le gérer, l’aménager. Le grand sociologue Everett Hugue,
définit très bien une profession, c’est une « occupation
qui a atteint le statut envié où elle a licence de contrôler
son travail et mandat social pour l’organiser ». Dans notre
cas, le contrôle du travail ne se fait plus, l’augmentation
du nombre d’analystes ne permet plus de circonscrire
les pratiques professionnelles de certains. On constate de nombreux
dérapages et en particulier : l’utilisation abusive du
langage, le non respect des clients, certains analystes
s’occupant de beaucoup de patients, leur consacrent peu de temps
et ont parfois du mal à interpréter les messages transmis. La formation des analystes pose problème, la moitié des analystes
ne font pas d’analyse et certains ont une formation trop rapide
et sans expérience clinique. Des analystes profitent
de cette absence de statut professionnel, cela leur permet de
faire perdurer les analyses et ils ne veulent pas d’un pouvoir
coercitif. Les sociétés de psychanalystes sont incapables de
faire leur propre police. La question du statut scientifique
de la psychanalyse se pose face à la montée des neurosciences. La solution possible est d’imposer un statut légal à
la profession (proposition Mendel). Les désaccords sont nombreux et nous notons d’abord une scission
au sein des sociétés qui tentent d’exercer un contrôle et d’imposer
des normes à respecter. Quatre sociétés se partagent
le monde de la psychanalyse française (Société psychanalytique
de Paris, l’Ecole freudienne de Paris fondée par
J. Lacan, l’Association psychanalytique de France, et l’Institut de psychanalyse).
Cette multiplication des sociétés favorise les pratiques différentes
au sein de la profession, les abus, chacun se prévaut de détenir
la vérité sur le métier. Personne ne veut céder une partie de
son pouvoir. Robert Castel
dans Le Psychanalysme, de la secte à l’Eglise montre
bien que ce monde fonctionne comme une secte. Les membres
d’une société pensent détenir la seule vérité et font face contre
tout le monde. Je cite « c’est l’état de guerre :
il faut toujours faire front, la déviation est trahison ». Chaque société pense être la seule légitime. Il y a
un clivage entre des analystes qui souhaiteraient avoir un statut
professionnel et être reconnus au sein de la société et d’autres
qui s’opposent à cette conception. Les psychanalystes ne sont
pas d’accord sur la compétence exigée, chaque groupe
propose sa compétence nécessaire pour exercer la profession. |
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