La monnaie et le financement de l'économie cours de seconde première terminale SES sciences économiques et sociales formes et fonctions de la monnaie crises financières en Europe, problème de la dette, la Grèce

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MONNAIE ET FINANCEMENT

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Chapitre 1 – La monnaie

I – Formes et fonctions de la monnaie

A – A quoi sert la monnaie dans une société ?

1 – Elle permet le développement des échanges

  • la notion d’équivalent général = la monnaie est cette marchandise particulière qui est acceptée par tous les échangistes dans une société ; elle peut servir à payer n’importe quelle autre marchandise que l’on souhaite acheter et par conséquent, si l’on souhaite vendre quelque chose, on accepte cette marchandise comme moyen de paiement, puisqu’on est certain de pouvoir à nouveau l’échanger contre autre chose que l’on souhaite acquérir.

- c’est cette propriété spécifique de la monnaie qui la rend indispensable au développement des échanges dans une société un peu complexe. Elle représente un progrès par rapport au troc.

2– Les 3 fonctions économiques de la monnaie 

On distingue généralement 3 fonctions que la monnaie doit remplir pour permettre le développement harmonieux des échanges :

  • moyen de paiement : pour être un bon système de paiement la monnaie doit posséder certaines qualités :

. l’acceptabilité (d’où le recours souvent à des métaux précieux qui la rendent désirable aux yeux des agents économiques),

. stabilité, inaltérabilité (l’on ne s’oxyde pas contrairement à l’argent),

. grande valeur dans un faible volume (sinon, il faut des charrettes pour aller faire ses courses),

. divisibilité : pour pouvoir acheter uniquement la quantité dont a besoin,

  • unité de compte, étalon de valeurs

La monnaie permet de comparer toutes les marchandises entre elles, elle les rend commensurables, c’est-à-dire mesurables les unes par rapport aux autres. Chaque marchandise a son équivalent en monnaie, c’est son prix.

Dans une économie de troc, la valeur de chaque marchandise doit pouvoir être exprimée en fonction de toutes les autres ; l’unité de compte simplifie beaucoup l’économie de prix.

  • Réserve de valeur

Pour que l’échange puisse se développer, il faut que l’on puisse vendre quelque chose sans avoir pour autant envie d’acheter pour une quantité équivalente : il faut scinder en deux le circuit achat-vente, il faut que l’on puisse distinguer les deux spirales.

Pour que ce soit possible, il faut que l’on puisse conserver un certain temps, sans risque de perte, la monnaie que l’on a obtenue en échange des produits vendus ; on peut conserver une richesse sans la dépenser tout de suite : réserve de valeur.

3 – La monnaie a aussi des fonctions sociales

. La monnaie est une forme du lien social : elle relie entre-eux des individus qui ne se connaissent pas.

. Monnaie et confiance

B – L’évolution des formes de la monnaie

1 – Les 3 formes de la monnaie

  • monnaie métallique ou divisionnaire : pièces de monnaie.
    Il s’agit des pièces de monnaie, elles sont émises en France pour le Trésor Public (pas par la Banque centrale) ; leur valeur faciale est sans rapport avec leur valeur intrinsèque.
  • Monnaie fiduciaire : les billets.

C’est la Banque centrale d’un pays qui possède le monopole de leur émission, on l’appelle fiduciaire : origine historique de cette appellation, contrairement aux pièces d’or ou d’argent utilisées en France jusqu’en 1914 la valeur d’un billet n’est pas liée à la valeur intrinsèque de la matière dont il est fait, mais à la confiance (fides en latin) dont jouit son émetteur.

Cela pose le problème de la convertibilité des billets. Il y a eu à ce sujet une polémique qui est restée célèbre entre 2 courants d’économistes :

. Ricardo adepte du currency principle : les billets ne doivent être qu’un substitut de la monnaie métallique, leur émission ne doit pas être libre, elle doit correspondre aux variations du stock de métal que possède la Banque Centrale. Le nombre de billets en circulation dépend donc des découvertes de mines d’or ou d’argent et des échanges extérieurs. A chaque moment tout billet doit être convertible en monnaie métallique.

. Banking principle (qui s’impose), l’émission des billets doit répondre aux besoins de l’économie, les billets sont une forme de crédit à l’économie. Ses partisans souhaitent supprimer la couverture des billets par des stocks de monnaie métallique, ce qui revient à

abandonner peu à peu la convertibilité.
Peu à peu s’impose l’adoption d’un cours légal des billets : il donne au billet un pouvoir libératoire illimité : on ne peut pas refuser d’être payé en billets (c’est encore le cas aujourd’hui).

  • Monnaie scripturale : ce sont les sommes déposées sur un compte en banque. Cette monnaie circule uniquement par des jeux d’écriture d’un compte à l’autre sous les formes :

. chèque
. virement
. prélèvement
. carte bancaire

Mais attention ! Un chèque ou une carte bancaire ce n’est pas de la monnaie, ce sont des instruments de circulation de la monnaie. On peut brûler un chèque, ça ne détruit pas de la monnaie, si on brûle un billet au contraire, c’est de la monnaie qui disparaît.

Remarque : toutes les monnaies sont fiduciaires au sens où elles reposent sur la confiance.

2 – Une tendance à la dématérialisation de la monnaie

Scripturale : 90 % des règlements aux Etats-Unis ;

En France :

1789 : 96 % monnaie métallique
4 % monnaie fiduciaire

1989 : 84 % monnaie scripturale
15 % monnaie fiduciaire
1 % monnaie métallique

II – La monnaie en circulation dans une économie

A – Mesurer la capacité de dépenses de la nation

Pour savoir combien tous les agents résidant dans un pays peuvent dépenser au total, il faut connaître 2 choses : la quantité de monnaie en circulation et sa vitesse de circulation, c’ est l’objectif de cette partie.

1 – La masse monétaire : la quantité de monnaie

. Définition la plus simple : c’est la quantité de monnaie en circulation dans une économie.
Le problème c’est de savoir ce qu’on appelle exactement ici la monnaie, d’où une deuxième définition plus rigoureuse :

"l’ensemble des actifs liquides détenus par les agents non financiers résidants, rapidement convertibles en moyens de paiement sans risque important de perte ou de gain " (ensemble des moyens de paiement et des actifs facilement convertibles en monnaie).

. L’idée est toujours la même : mesurer la capacité de dépenses des agents non financiers dans un pays. Ces agents peuvent détenir plusieurs types d'actifs. Ils peuvent posséder une maison, c’est une forme de richesse, mais on estime qu’elle mesure mal leur pouvoir de dépenses, de régler leurs dépenses, parce que pour disposer de cette richesse, il faut vendre la maison et donc il y a un certain délai et un risque de perte en K. Par opposition, l’argent déposé sur un compte à vue est immédiatement disponible pour régler un achat.

. La masse monétaire se décompose en agrégats classés par ordre de liquidité décroissante, intégrés les uns aux autres du plus étroit ( les actifs monétaires les plus liquides aux plus large).

La définition de chacun de ces agrégats varie, car elle est très largement une question de convention. Mais les différentes réformes qui modifient périodiquement la définition de ces différents agrégats ont toujours le même objectif : faire en sorte de mieux mesurer la capacité de dépense des agents non financiers d’un pays.

2 – La vitesse de circulation de la monnaie

. Avec un même billet de 100 E, chaque individu ne peut régler qu’une seule fois 100 E de dépenses, mais une fois qu’il a donné ce billet à un commerçant, ce commerçant peut l’utiliser à son tour pour effectuer une nouvelle transaction avec un autre commerçant et ainsi de suite. Le même billet sert à régler plusieurs transactions entre les agents et plus il circule vite entre les agents, plus il permet de régler un grand nombre de transactions.
C’est cette idée simple qui est derrière la notion de vitesse de circulation de la monnaie.

A retenir : équation de Fischer :

MV = PT où M : masse monétaire
V : vitesse de circulation
P : niveau des prix
T : nombre total de transactions

B – La création monétaire

. la masse monétaire dans une économie évolue sans arrêt.
Pendant longtemps, elle n’a évolué que en fonction des quantités d’or et de devises qui entraient dans le pays. Tant que le total des moyens de paiement dans une économie correspondait strictement aux stocks d’or et de devises détenus par les agents, la masse monétaire n’évoluait pas autrement.

.Mais on a vu à propos du débat entre la " banking school " et la " currency school " que très vite avec l’apparition des billets les banques se sont rendu compte qu’elles pouvaient émettre plus de billets que la quantité strictement équivalente à leur stock d’or (dans la mesure où les clients convertissaient seulement une faible part de leurs billets en monnaie métallique et en or). Dès ce moment-là, la masse monétaire ne correspondait plus strictement à la quantité d’or ou de devises convertibles en or, le processus de création monétaire avait commencé.

On crée de la monnaie à chaque fois que l’on introduit dans l’économie des moyens de paiement qui ne correspondent pas à une quantité de monnaie déjà existante.

1 – Qui a le pouvoir de créer de la monnaie ?

. Les banques – Aujourd’hui, les banques ne sont plus de simples intermédiaires qui prêtent des fonds que l’on a déposé chez elles.

Elles créent de la monnaie en accordant des crédits aux particuliers ou aux entreprises.

Ex : une banque accorde un crédit de 1000 €à un couple, le couple est autorisé à utiliser cet argent pour régler ses dépenses. Mais ces 1000 €, la banque ne les possédait pas au préalable, s’il s’agit de 1000 € épargnés par quelqu’un d’autre, donc personne n’a renoncé à dépenser 1000 € pour les prêter au couple en question, on a bien assisté par un jeu d’écriture à la création de 1000 € par la banque : ces 1000 € vont circuler dans l’économie, alors qu’ils n’existaient pas auparavant.

C’est le sens de la formule : ce sont les crédits qui font les dépôts et non l’inverse. Le couple ici, dépose l’ argent qu’on lui a prêté sur son compte : le crédit a augmenté les dépôts, il ne correspond pas aux dépôts préalables d’autres agents.

. Le réescompte – Si une société X doit de l’argent à une société Y, elle peut lui signer une " reconnaissance de dette ", on dit que Y détient une créance sur la société X (elle est son créancier, elle lui a prêté de l’argent). S’il y a besoin de cet argent avant que le prêt n’arrive à son terme, alors elles peuvent vendre sa " créance " (reconnaissance de dette " à une banque. C’est la banque qui devient le créancier de la société X, la société Y est dégagée de la transaction, en échange, la banque lui paye sa créance (puisque ce sera la banque qui sera remboursée). Cet achat d’une créance par la banque s’appelle l’escompte, elle n’est pas gratuite pour l’entreprise Y, elle doit payer à la longue un prix pour le service rendu : c’est le taux d’escompte.

. La banque centrale – Elle dispose de 3 moyens de créer de la monnaie scripturale. Là encore, il faut bien comprendre qu’il s’agit de jeux d’écriture avec le même mécanisme que pour les banques de second rang : elle utilise de l’argent, soit pou le prêter, soit pour acheter des titres, alors qu’elle ne possède pas les sommes en question au préalable.

La banque centrale achète la créance à la banque de second rang avec des sommes qu’elle ne possède pas au préalable, elle se contente de créditer le compte de la banque de la somme correspondante, par un simple jeu d’écriture. les sommes qui lui servent à payer le titre de la créance, elles les sort de nulle part, elle les crée ex nihilo.

  • 2e cas : la banque centrale peut aussi créer de la monnaie au profit du Trésor Public en lui accordant des avances (elle crédite le compte du Trésor Public des sommes correspondant à ces avances, il peut alors les utiliser comme moyen de paiement (exemple : payer des fonctionnaires), ces sommes, la Banque de France ne les possède pas au préalable, ou en lui achetant des Bons du Trésor (c’est une forme particulière de reconnaissance de dette réservée à l’Etat : on lui accorde un prêt. Acheter un Bon du Trésor, c’est accorder un crédit, sauf qu’il s’agit d’un débiteur un peu particulier…).
  • 3e cas : lorsque la Banque de France achète des devises : les devises étrangères sont des créances qu’elle détient sur l’étranger. Si la Banque de France achète des dollars, elle donne en échange des francs qu’elle crée pour l’occasion, elle augmente la masse monétaire.
    Ces dollars sont apportés par les banques à la Banque de France, et ce sont les devises des clients des banques qui sont venus les déposer.

2 – Les contreparties de la masse monétaire

Dans les statistiques, on appelle contreparties de la masse monétaire, les 3 principales sources de création monétaire. On étudie généralement les contreparties de m3 : elles donnent une information sur les sources de la création monétaire en France.

  1. Les créances sur l’extérieur : la contrepartie extérieure
  2. . Les devises étrangères détenues par les résidents représentent des engagements des banques centrales émettrices de ces devises : ce sont donc des créances sur les économies étrangères.

    . Quand le solde est positif (excédent), il y a une création monétaire : masse monétaire augmente

    . En effet, une X payée en devises : le fournisseur français payé en devises, les convertit en francs qui sont créés à cette occasion.

    . Une marchandise payée en devises : destruction monétaire : l’industriel français achète des devises contre des francs qui sont débités de son compte.

  3. Les crédits à l’économie
  4. . C’est la contrepartie principale de M3 : la principale source de création monétaire,

    . Soit crédit aux entreprises, soit crédit aux particuliers,

    . Déterminants :

    - Les besoins de financements des ANF, plus ils ont d’importants besoins de financement, plus les banques doivent leur accorder des crédits.

    . En revanche, si les entreprises financent leur investissement par autofinancement ou par appel à l’épargne des ménages (obligations, actions), alors il n’y a pas création monétaire : l’argent utilisé existait déjà.

  5. Les créances sur l’Etat

Le Trésor Public est la personnalisation financière de l’Etat, c’est lui qui a en charge la couverture du budget. Les dépenses budgétaires sont normalement financées par les sommes recueillies grâce aux impôts (les recettes budgétaires), mais :

. Il y a parfois décalage entre le moment où s’effectuent certaines dépenses budgétaires et le moment où le Trésor Public reçoit les recettes budgétaires.

. Il peut exister d’autre part un déficit budgétaire (excédent des dépenses sur les recettes) pour financer ce déficit, l’Etat dispose plusieurs solutions :

- appel à l’épargne publique : pour cela il émet les Bons du Trésor, que les ménages ou les entreprises peuvent acheter (titre de créance) en échange de paiement d’intérêts ou il fait un emprunt public (emprunt Balladur) PAS DE CREATION MONETAIRE.

Les sommes recueillies ne font que changer de mains, elles existaient déjà.

  • Financement monétaire :

. Emprunt auprès de la Banque de France

. Vente de titres : emprunts d’Etat, Bons du Trésor à des agents financiers : établissements de crédit.

Ici, cette contrepartie dépend de :

  • l’évaluation du déficit budgétaire
  • financement de ce déficit notamment de la répartition des titres publics négociables entre agences financiers et ANF

3 – Les limites de la création monétaire

Les fuites vers les autres systèmes bancaires : une banque ne peut pas créer autant de monnaie qu’elle pourrait être tentée de le faire.
cette banque doit détenir des réserves en monnaie centrale (c’est-à-dire en monnaie qui n’est pas fabriquée par elle) pour trois opérations :

  • quand ses clients retirent des billets au guichet (manuel ou automatique)
  • quand elle doit payer une somme à une autre banque : elle doit payer en monnaie centrale, la monnaie scripturale n’intéresse pas l’autre banque qui en crée gratuitement elle aussi
  • les réserves obligatoires : chaque banque a un compte à la BDF et elle est tenue d’y laisser une certaine quantité de monnaie centrale (les réserves obligatoires) qui est fonction du montant de ses dépôts.

Cette monnaie centrale n’est pas crée par les banques et elle a donc un coût = si elles ne disposent pas de suffisamment de monnaie centrale, elles doivent en emprunter (c’est le refinancement) en payant en intérêt, c’est la banque centrale qui assure ce refinancement et qui décide de son coût : plus ce coût est élevé, - les banques ont intérêt à emprunter de la monnaie banque centrale et plus elles sont prudentes dans leur création monétaire (elles savent qui si elles sont imprudentes en accordant trop de crédits, elles seront obligées de se refinancer à un coût élevé).

  • Pour la banque centrale : les liens entre monnaie et activité économique

Si la banque centrale crée trop de monnaie, alors il y a des risques d’inflation ; elle peut avoir différents effets :

  • elle allège les dettes
  • elle stimule la demande
  • elle ruine les épargnants
  • elle augmente les prix d’exportation : risque de perte de compétitivité-prix

 

Chapitre 2 – LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

 

I – Il existe différents moyens d’assurer le financement des activités économiques.

Il est primordial pour la santé économique d’un pays, que les agents économiques qui souhaitent réaliser des projets d’investissement puissent trouver les sources de financement nécessaires. Un système financier efficace, c’est un système qui permet que se développent toutes les potentialités de croissance. Le rôle du système de financement dans la croissance d’une économie est très important.
Il existe principalement deux façons de financer les projets d’un agent économique :

  • le financement grâce à une épargne préalable, soit cet argent a suffisamment épargné, on parle alors d’autofinancement, soit ce n’est pas le cas et il faut procéder à un transfert d’épargne,
  • le financement par création monétaire,

A – L’autofinancement

B – Le financement par transfert d’épargne

1 – Capacité et besoin de financement

Rappel : certains agents épargnent plus qu’ils n’investissent, on dit qu’ils dégagent une " capacité de financement ",

D’autres, au contraire, investissent plus qu’il n’épargnent, on dit qu’ils dégagent un " besoin de financement ",

La capacité de financement des uns permet de financer en partie les investissements de ceux qui en ont besoin. Les agents à capacité de financement sont donc structurellement prêteurs, les autres emprunteurs ; on assiste à un transfert de l’épargne de ceux qui ont trop vers ceux qui n’en ont pas suffisamment ; c’est cela que l’on appelle le transfert d’épargne.

Dans ce cas, le financement des investissements se fait sans création monétaire.

2 – La situation des différents agents (à partir du TEE)

  1. Les ménages
  2. . Ils sont structurellement prêteurs

    . Les déterminants de leur S

    . Les déterminants de leur I

  3. Les entreprises
  4. . Structurellement emprunteuses, mais exceptionnellement depuis 1992

  5. Les administrations publiques

. Structurellement emprunteuses

. Augmentation des déficits publics dans les années 80,

les causes :

  • le ralentissement de l’activité économique, diminution des recettes
  • effet boule de neige de l’endettement public (il faut payer les intérêts augmentation des dépenses)

les conséquences :

  • rôle contracyclique
  • effet d’éviction surtout que les taux d’intérêt sont déjà élevés.

B – LE ROLE DES BANQUES

1 – Dans le transfert d’épargne :

  • ce transfert d’épargne se réalise parfois directement entre prêteurs et emprunteurs, grâce au marché des capitaux où se confrontent directement offre et demande de capitaux = les emprunteurs émettent des titres qui sont souscrits par les agents disposant d’un excédent d’épargne. On parle alors d’un système de finance directe. Dans ce cas, les banques ne jouent aucun rôle. Ce sont les épargnants qui prennent les risques.

Mais ce transfert d’épargne peut aussi se réaliser par l’intermédiaire des banques : les épargnants leur confient leurs fonds disponibles et les banques ensuite, après avoir centralisé cette épargne, consentent à leurs clients des prêts dont elles assument les risques (insolvabilité…). On parle alors d’intermédiation financière, les banques jouent un rôle d’intermédiaire entre épargnants et emprunteurs.

Ce financement intermédié possède un avantage sur la finance directe : il permet de financer certains investissements qui ne le seraient pas par les épargnants directement. En effet, généralement les épargnants souhaitent réaliser des placements sûrs (peu risqués) et liquides (ils peuvent récupérer leurs fonds rapidement, par exemple en revendant les titres), or certains investissements sont risqués et nécessitent un financement à long terme : les emprunteurs (investisseurs) ont donc besoin de financement à long terme et dont le rendement comporte des risques, leurs besoins ne correspondent donc pas forcément aux désirs des prêteurs épargnants.

2 – Le bouclage du financement par création monétaire

  • les ressources d’épargne disponibles dans une économie sont rarement suffisants pour financer les investissements nécessaire à la croissance ; de ce fait, il faut assurer une création monétaire qui permette d’élever les moyens de financement pour payer un volume de transaction plus important.
  • - les banques jouent un rôle primordial dans ce bouclage financier en accordant des crédits. Leur rôle devient prédominant dans les cas où l'épargne est insuffisante ou dans les cas où les épargnants refusent de financer les investissements en considérant que ces placements sont peu rémunérateurs ou trop risqués. Leur rôle est très important aussi dans les périodes de forte croissance des investissements (on verra comment cela a été le cas en France pendant les 30 glorieuses).

- Ce faisant, les banques prennent des risques que particuliers ne peuvent pas prendre.
Le système a peu de chance de chuter
car les investissements qui sont financés, permettent, s’ils ont été judicieusement choisis, de générer des flux de revenus qui permettent ensuite de rembourser largement les crédits octroyés. Le rôle d’un bon banquier, c’est donc aussi de choisir parmi les projets d’investissements à financer qu’on lui présente, ceux qui ont toutes les chances les plus rentables. On juge une banque à ses choix industriels.

L’ECONOMIE d’ENDETTEMENT ET SES EFFETS

Q’est-ce qu’une économie d’endettement ?

  • trois caractéristiques :
  • un autofinancement des entreprises très inférieur à leurs besoins de financement,
  • un crédit bancaire prépondérant dans le financement de l’activité économique,
  • une autonomie très limitée de la banque centrale qui est obligée de fournir aux banques toutes les liquidités dont elles ont besoin,

Pourquoi ce type d’économie de financement se dupe-t-il ?

Il se dupe dans des pays où le taux d’épargne est structurellement inférieur au taux d’investissement. Dans ce cas, les entreprises ne peuvent pas avoir recours seulement à la finance directe, elles ne peuvent pas collecter les fonds nécessaires pour réaliser leurs projets de cette façon ; c’est pour cette raison qu’elles font massivement appel au crédit bancaire. C’est la seule solution pour maintenir un niveau d’investissement et donc de croissance important. Si on ne finançait les investissements que sur l’épargne disponible, on aurait un taux de plus en plus faible.

Le rôle de la banque centrale : elle est un peu coincée car :

-elle ne peut pas trop utiliser l’arme des taux d’intérêt, car dans une économie où l’autofinancement est faible, l’investissement est plus sensible au taux d’intérêt,

  • elle hésite à limiter son refinancement car ce serait limiter les crédits et donc la croissance.
  • Résultat : les banques sont fortement endettées auprès de la banque de France qui est un peu obligée de se soumettre à leurs demandes sous peine de brider la croissance.

Les conséquences en France

L’économie d’endettement est inflationniste

Le surendettement

VERS UNE ECONOMIE DE MARCHE FINANCIER ?

Les limites à la création monétaire pour la banque centrale

Dans la mesure où quel que soit le point de vue que l’on adopte, la masse monétaire a une influence sur l’économie, la banque centrale est obligée de tenir compte de ces conséquences pour fixer des limites à l’évolution de la masse monétaire.

Au sujet de ces effets, il existe un débat entre deux courants théoriques.

1 – Pour les monétaristes : un gonflement trop rapide de masse monétaire entraîne une hausse des prix.

  • Ils repartent de l’équation MV = PT
  • Ils postulent qu’un gonflement de masse monétaire n’a aucun effet sur le volume des transactions, c’est-à-dire sur la croissance. Ils pensent que la monnaie en général ne peut pas jouer un rôle moteur sur la croissance. On dit que la monnaie est neutre.
  • Avec ces hypothèses, il est clair que si la masse monétaire augmente plus vite que les transactions, c’est-à-dire que si la masse monétaire augmente plus vite que la production du pays, alors on assistera à une hausse des prix.

. La Banque Centrale doit se fixer une règle de progression de la masse monétaire très simple : il faut qu’elle augmente globalement qu même rythme que la production. Il faut qu’il y ait juste assez de moyens de paiement, mais pas trop, sinon on court le risque de l’inflation.

. les Banques Centrales dans leur ensemble se fixent ainsi des objectifs de croissance de la masse monétaire en fonction de l’évolution de la situation économique.

. Il s’agit de décisions qui ne relèvent pas d’un choix et qui donc ne sont pas politiques : on peut confier ces décisions à des experts : autonomie des banques Centrales.

2 – Pour les keynésiens il est possible dans certaines conditions de mener une politique monétaire active, efficace pour soutenir la croissance :

  • ils repartent aussi de l’équation MV = PT
  • mais ils postulent qu’un gonflement de masse monétaire peut entraîner un effet sur la croissance : les agents disposant de davantage de revenus, vont être amenés à effectuer plus de dépenses et donc les entreprises vont vendre et produire plus.
    Pour que cela, il faut que les entreprises soient prêtes à répondre à cette augmentation de la demande.

En situation de crise, où les entreprises manquent de débouchés, cela peut être tentant. On parle alors de politique monétaire expansive (par opposition à restrictive).

Pour les keynésiens, un gonflement excessif de masse monétaire peut aussi entraîner de l’inflation. Dans ce cas, il faut mener une politique monétaire restrictive.

3 – Comment la Banque Centrale peut-elle agir sur la masse monétaire ?

  • en accordant plus facilement des avances au Trésor (on a vu qu’elles étaient sources de création monétaire)
  • surtout en jouant avec ses relations aux autres banques :

. en pratiquant un taux de réescompte plus élevé . Si les taux de réescompte est élevé, les banques sont découragées d’avoir recours à cette pratique et découragés aussi de pratiquer l’escompte (elles élèvent leur taux pour décourager les entrepreneurs).

. en pratiquant surtout un taux de refinancement plus attractif ou moins dissuasif.

On a vu que les banques qui manquent de monnaie centrale doivent se refinancer auprès de la banque de France ou des autres banques sur le marché monétaire ; plus elles paient un taux d’intérêt élevé, plus elles seront incitées à réduire leurs besoins en monnaie centrale et donc plus elles rechigneront à accorder des crédits. La banque de France agit sur les taux d’intérêt de la façon suivante : elle fixe deux niveaux de taux que l’on appelle les taux directeurs car ils fixent les ???

L’évolution des taux pratiqués sur le marché monétaire par les banques prêteuses.

  • Comment influence-t-elle les taux d’intérêt ?

. De temps en temps, elle demande aux banques quels sont leurs besoins en monnaie centrale et quel taux elles sont prêtes à payer. Ensuite, elles centralise et annonce combien de demandes elle sert et à quel taux : c’est ce taux que l’on appelle le taux d’appel d’offres.

. Ensuite, elle fixe ½ point au-desssus du taux des pensions à 7 jours.

Les banques peuvent accéder à ces prêts quand elles le désirent par opposition aux appels d’offre quand la Banque de France le décide.
Les banques n’y ont recours que si le taux sur le marché monétaire est plus élevé, cela fixe donc une borne supérieure aux taux.

  • 2ème action : elle peut acheter ou vendre des titres pour agir sur la quantité de monnaie centrale.

    Si elle vend des titres, elle ponctionne de la monnaie centrale,

Si elle achète, au contraire, elle augmente la monnaie centrale sur le marché.

. Elle peut aussi, si elle veut faire grimper les taux sur le marché monétaire, proposer aux banques prêteuses un taux plus rémunérateur que celui offert par les banques emprunteuses.

4 – Les limites de la politique monétaire

  • pas toujours libres de fixer ses taux comme elle l’entend (contrainte extérieure)
  • une augmentation des taux d’intérêt n’est pas toujours suffisante pour relancer l’activité
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