ELIOT FREIDSON ECOLE DE CHICAGO UNIVERSITY OF CALIFORNIA MAX WEBER PROFESSION AUTONOMIE METIER INTERACTIONNISTE FONCTIONNALISTE GEORG SIMMEL cours de SES première terminale sciences économiques et sociales

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Eliot Freidson

 

Pour E. Freidson, l’autonomie constitue le trait distinctif de la profession par rapport au métier « occupation » : « Les professions disposent d’une autonomie reconnue délibérément qui comprend le droit exclusif de décider qui est autorisé à accomplir le travail et comment celui-ci doit être ».

 

Pour Max Weber, la profession c’est le passage d’un ordre social traditionnel à un ordre social à statut. L’artisan se distingue par le produit de son travail, il agit directement sur la matière qu’il travaille, il peut ensuite vendre le produit de son travail. Le médecin a pour vocation de guérir les malades, sa profession, dans nos sociétés, est attachée à un certain prestige, une position contrôlée et même défendue. M. Weber analyse ces changements en fonction de l’évolution de la société.

 

Bien après cette réflexion de Max Weber, l’américain E. Freidson, dans son livre La profession médicale  définit la profession par rapport au métier. E. Freidson se situe dans le courant de la sociologie interactionniste qui s’intéresse au pouvoir des relations entre les individus, à la manière dont chacun s’adapte à autrui ou aux institutions.

 

Pour lui, la profession de médecin se caractérise par l’autonomie. Cette indépendance du médecin prend forme dans un construit social. Celui-ci est défini par un monopole des structures (formations, méthodes, ), par un contrôle des membres sur la profession elle-même, par une croyance symbolique des profanes.

 

Analysons ce processus à l’aide, par exemple des avocats américains. Le processus de professionnalisation commence par la formation. L’exercice de la profession nécessite une qualification élevée.

 

Les fonctionnalistes parlent de « learned professions » (ou professions « savantes »). Le passage par l’université et surtout la réussite aux examens constituent la première étape. De même, l’éducation est souvent contrôlée par des anciens de la profession qui sont connus et reconnus.

 

Les avocats non reconnus par le barreau sont hors-la-loi. La dynamique de la profession se cristallise dans une organisation puissante et souveraine. Son indépendance lui permet de décider du devenir, des modalités d’accès à la profession. On assiste à une augmentation des textes de loi qui va de pair avec la complexification croissante des sociétés occidentales qui deviennent des « sociétés de litiges ». La médiation jouée par l’avocat entre les parties permet de maintenir la cohésion sociale.

 

Pendant les années soixante-dix, aux Etats-Unis, la profession d’avocat s’est transformée en une certaine déprofessionnalisation. On assiste d’abord à une vulgarisation croissante des connaissances nécessaires en cas de litige au sein des personnes non initiées. Le grand public accède à l’information, la distance symbolique entre le savant et le profane s’amenuise. Le côté ésotérique de la profession disparaît. Le client lui-même peut régler certaines affaires, l’avocat n’a plus la totale exclusivité, il perd une partie de son autonomie. Le charisme des avocats diminue au sein des professions à statut de prestige.

 

Georg Simmel, dans son livre La tragédie de la culture, dénonçait le caractère marchand de la culture, une objectivation croissante d’un art en vue d’une commercialisation souhaitée par les marchands. Pour la profession d’avocat le processus est identique. La  Cour Suprême des Etats-Unis déclare que la pratique du droit est une forme de « commerce ». Le paiement d’un honoraire pour un service rendu devient un acte  hautement commercial et lucratif. D’autres professions peuvent pénétrer sur le territoire jusque-là réservé aux avocats. Cette perte du monopole décrédite la profession. L’autonomie d’une profession se maintient par le contrôle stratégique d’un territoire.

 

De plus, on assiste à une augmentation du salariat chez les juristes, ils n’exercent plus leur activité comme profession libérale. Il s’ensuit une perte du prestige attaché à la position sociale de la profession. Des scissions apparaissent dans la communauté jusqu’alors soudée, cette hétérogénéité du groupe social entraîne une perte de contrôle sur lui-même et un processus de déprofessionnalisation qui va croissant.

 

Pour E. Freidson, une perte d’autonomie se résume par la dislocation d’un monopole, une diminution du contrôle et un consensus symbolique qui disparaît.
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