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LES ACTEURS DE L’ECONOMIE DE LA R.F.A. FACE A LA CRISE ( 1973-1989)

En novembre 1959, au congrès de Bad-Godesberg, les sociaux-démocrates abandonnaient la référence au marxisme pour se « convertir » à l’économie sociale de marchés. Il fallait pour les hommes politiques de l’époque, essayer de concilier l’ordo-libéralisme et le keynésianisme, en d’autres termes,allier l’interventionnisme étatique et le « laissez-faire » de l’économie de marché.

En 1967, après un recul de la croissance économique, le gouvernement adopta la loi sur la proportion de la stabilité et de la croissance de l’économie pour intervenir à bon escient dans le monde des affaires. Dès la fin de l’année, cette loi permit à l’Allemagne de retrouver le chemin de la croissance. Mais ce furent, les chocs pétroliers des années soixante-dix qui eurent de forts effets négatifs pour l’ensemble des pays occidentaux. L’augmentation du prix du pétrole alourdit la facture énergétique, accroissant par conséquent les coûts des produits, déclenchait des phénomènes inflationnistes. Face à ces difficultés, comment les gouvernements ont-ils réagi face aux bouleversements qu’a connus l’Allemagne ? Quelles ont été les décisions prises pour faire face à la crise économique ?

Nous nous intéresserons aux rôles des dirigeants politiques successifs qui furent les acteurs essentiels pour résoudre les problèmes en matière de décisions économiques, notamment pendant la période 1973-1989. Les années soixante-dix et quatre-vingt furent marquées par des crises, c’est-à-dire des  moments où l’activité fut en récession de façon durable et où des décisions durent être prises pour rétablir la confiance dans le processus de croissance économique. Après une présentation de l’économie de l’Allemagne en général, nous verrons la période 1973-1981 où le chancelier Schmidt fit face aux chocs pétroliers, pour nous intéresser ensuite aux années 1982-1989 qui furent celles du chancelier Khol.

Le système économique de l’Allemagne, depuis la Seconde guerre mondiale, repose sur les principes de l’économie sociale de marché. C’est Ludwig Erhard qui conduit la politique de reconstruction économique après 1945. Il participe à la réforme monétaire et à la création de la Bundesbank. Le chancelier Adenauer dirige l’Allemagne de l’Ouest de 1949 à 1963 et L. Erhard est son ministre de l’économie. La politique suivie en matière économique est basée sur la stabilité  monétaire, le contrôle de l’inflation et la relance de la production industrielle pour insérer durablement l’Allemagne dans le commerce mondial. La volonté des dirigeants est d’instaurer une économie sociale de marché, c’est-à-dire, favoriser d’une part les entreprises et d’autre part, maintenir une cohésion sociale au sein du monde du travail, mettre des garde-fous face au libéralisme du « laissez-faire ».

Le ministre de l’économie est favorable à l’abaissement des impôts sur le revenu, sur le capital, pour aider les entreprises, ainsi qu’il introduit en parallèle des mesures sociales. La politique suivie permet à l’Allemagne de l’Ouest de connaître une bonne croissance économique. La production industrielle, l’emploi, les exportations, la consommation des ménages augmentent régulièrement et assurent à l’Allemagne une force économique dans le monde occidental.

L’Allemagne de l’Ouest connaît le plein-emploi en 1957 et la convertibilité internationale du mark est assurée deux années plus tard, en 1959. Les résultats économiques encouragent les dirigeants à poursuivre dans cette voie, celle de l’économie sociale de marché. Cette théorie économique s’appuie sur les penseurs de l’Ecole de Fribourg ou école de l’ordo-libéralisme. Cette académie prône la liberté d’entreprise associée à une certaine intervention étatique.

Après Adenauer, Erhard, qui fut son ministre de l’économie, avant de devenir lui-même chancelier, l’Allemagne connaît en 1966 un changement d’orientation dans sa politique. En effet, le chrétien démocrate Kurt Kiesinger arrive au pouvoir avec l’aide de la « grande coalition ». C’est son ministre des Affaires étrangères qui lui succède en 1969 comme chancelier. Willy Brandt, membre du SPD, dirige l’Allemagne de l’Ouest de 1969 à 1974 avec une volonté d’instaurer des rapports de coopération avec la RDA (politique nommée : ostpolitik). Willy Brandt est plus soucieux de politique étrangère que de réserves économiques.

Dès 1972, l’Allemagne de l’Ouest connaît des dérèglements en matière économique. Elle assiste à une montée des prix, son taux d’inflation dépasse les 5 %. Le système monétaire international, instauré après les accords de Bretton Woods, se désordonne à cause des mesures prises par le président Nixon. La chute du dollar renchérit les exportations allemandes. Le gouvernement est obligé d’adopter un premier plan de stabilisation de l’économie dès février 1973.

La guerre du Kippour en 1973 provoque un quadruplement du prix du pétrole et entraîne pour tous les pays importateurs de pétrole, un surcoût de leur facture énergétique.1974 restera une année marquée par la crise de l’énergie qui aura des répercussions dans tout le monde occidental. C’est le début d’une réflexion sur les substituts possibles au pétrole et d’une forte prise de conscience de la science économique. Les fluctuations des prix peuvent avoir des répercussions mondiales, les pays occidentaux doivent tenir compte de la nouvelle donne internationale.

Le gouvernement de Willy Brandt doit faire face à la crise économique et sociale. Il adopte un premier plan de stabilisation en février 1973 pour lutter contre l’inflation. Les mesures adoptées sont restrictives, malthusiennes et visent à éviter l’emballement de la « machine économique » allemande. Elles s’opposent dans leurs fondements aux idées plutôt keynésiennes de la Grande Coalition précédente où Karl Schiller à l’économie et Franz J. Straub aux finances, avançaient une politique mixte Etat-Entreprise privée. K. Schiller écrivait en particulier : « de la concurrence autant que possible, de la planification autant que nécessaire ». Le gouvernement de Brandt doit se résigner à cette nouvelle politique de stabilisation. W. Brandt limite l’intervention de l’Etat, diminue les dépenses étatiques et impose des impôts nouveaux. Le but est de diminuer la circulation monétaire, restreindre l’offre de crédit, décourager la consommation des ménages, pour obtenir une décélération de l’inflation. L’inflation perturbe les fondamentaux de l’économie, il y a une « fuite » devant la monnaie, celle-ci n’étant plus un élément stable pour l’économie, elle entraîne les chefs d’entreprise et les ménages dans un cercle vicieux, les syndicats veulent obtenir des augmentations de salaire pour maintenir le pouvoir d’achat. Ils revendiquent une part plus importante dans le partage de la valeur ajoutée.

Cependant, les mesures du gouvernement furent sans effet, l’inflation atteignit sept pour cent en 1974. Le chômage prit de l’ampleur et la croissance fut faible. L’Allemagne de l’Ouest connaissait la stagflation, c’est-à-dire une période d’inflation couplée à une croissance médiocre. L’Allemagne reste impuissante face à la crise économique, peut-être faut-il engager des mesures moins conjoncturelles et plus structurelles pour retrouver la croissance des années cinquante. En effet, la guerre de Corée en particulier, avait dopé les exportations, la balance commerciale était excédentaire en 1959, et le nombre de chômeurs était très faible. Après le départ de W. Brandt, dû à l’affaire Guillaume, officier de renseignement au service de la RDA et proche du chancelier, c’est H. Schmidt qui lui succède.

H. Schmidt doit affronter durablement la crise économique qui frappe son pays. En 1975, le nombre de chômeurs atteint un million, les salariés et leurs représentants revendiquent et se mobilisent, les mouvements de grève sont nombreux. Le chancelier essaie de faire preuve de pragmatisme et de mener à terme les réformes économiques et sociales et dit notamment au début de son mandat : «  Les réformes ne sont réalisables que si on peut les financer ». Après la crise du pétrole, Schmidt poursuit sa politique de réduction de la facture énergétique. Il comprit que des réformes structurelles devaient accompagner des mesures conjoncturelles. Il mit en place deux programmes conjoncturels destinés à relancer la production. Le premier pour aider les secteurs en difficulté par une aide financière de l’Etat, le second, plus important, pour guider les réformes structurelles. Le programme de relance s’éleva à plus d’un million de deutschmarks pour des investissements dans les secteurs de l’énergie et des transports ferroviaires et routiers. Il voulait faciliter ainsi l’emploi par des aides aux entreprises, accroître la mobilité géographique des salariés. Il diminua les taux d’intérêt pour développer les crédits et favoriser l’investissement. Les résultats furent relativement faibles, ce qui contraignit le gouvernement à adopter un nouveau programme de six milliards de DM et contribua fortement à l’endettement du pays. Le déficit budgétaire augmenta, et Schmidt choisit de mener une politique en vue de le réduire sous la pression des libéraux.

L’Allemagne, comme de nombreux pays industrialisés, connaît de grandes difficultés économiques et sociales. On assiste pendant cette décennie à des modifications structurelles et notamment à une tertiairisation de l’économie. En 1975, le secteur tertiaire représentait 50 % des emplois et le gouvernement devait faire face à ces changements. L’année 1977 marque un recul de l’inflation et l’Allemagne devient la première puissance exportatrice. En 1979, l’Allemagne connaît une baisse du nombre de chômeurs mais ces succès doivent être confrontés au deuxième choc pétrolier. La guerre irako-iranienne fait doubler le prix du pétrole. Le gouvernement doit engager de nouveau un programme spécial de lutte contre le chômage pour lutter contre la récession et la reprise du chômage. De plus, le pays est secoué par des mobilisations collectives, notamment des manifestations contre l’énergie nucléaire, conduites par les Verts et des protestations venant des couches moyennes salariées. Les deux gouvernements de Schmidt sont marqués par un souci de pragmatisme, une alternance de mesures de relance et de mesures de restrictions budgétaires et sociales. Il a dû affronter deux chocs pétroliers et combattre la montée du chômage de masse. Cependant, Schmidt laisse la place à H. Kohl en 1982. Le début des années quatre-vingt voit se poursuivre la récession économique et un nombre toujours élevé de chômeurs. De plus, l’inflation n’est pas maîtrisée et les restrictions budgétaires empêchent toute politique de relance.

H. Kohl est élu chancelier malgré sa faible popularité dans l’opinion publique. Le nouveau chancelier propose une politique face à la crise plus libérale, il s’oppose à l’Etat-providence et il est pour la responsabilité individuelle. On le qualifie de néo-conservateur et il doit faire face aux difficultés économiques persistantes. L’Allemagne compte en 1982 : deux millions et demi de chômeurs et de nombreux déficits. Kohl commença par réduire les dépenses publiques et l’endettement de l’Etat. Il voulut limiter et modérer d’une part la croissance des salaires, les dépenses de protection sociale et la consommation ; d’autre part, encourager et favoriser l’investissement des entreprises au moyen de dégrèvements d’impôts sur les bénéfices pour faire face à la crise. Sa politique avait pour objectif d’alléger le poids de l’Etat, de renforcer la compétitivité des entreprises privées. La hausse de la TVA, de l’assurance-chômage, la modération des augmentations de salaire des fonctionnaires en particulier, et la diminution des dépenses de santé et des allocations familiales concouraient à la compétitivité de l’Allemagne en réduisant les déficits.

La politique de Kohl fut libérale, avec une volonté de désengagement de l’Etat dans l’économie pour renforcer l’entreprise privée, créatrice d’emplois et faire face à la crise. L’année 1983 fut marquée par une légère reprise économique avec notamment une augmentation du PNB et de la consommation et une légère baisse de l’inflation, ce qui permit en particulier, à Kohl d’être réélu. Celui-ci poursuivit sa politique de libéralisation de l’économie pour faire face à la crise. Kohl affichait la volonté d’une politique néo-libérale, cependant, il mit en pratique une autre politique. Un programme de consolidation et d’investissements privés fut mis en place dès l’année 1983. La part des subventions dans l’investissement privé augmenta et des aides furent proposées aux anciennes industries en difficulté comme la sidérurgie pour préserver l’emploi.  Le succès de la politique fut au rendez-vous, le PNB s’accrut de 25 % en 1984 et l’inflation recula. La reprise économique se confirma jusqu’en 1986. Kohl, par sa politique, faite de compromis entre la volonté de libérer l’économie et de préserver l’emploi, a su faire face à la crise économique. Les années 1987-1990 furent marquées par un dynamisme de la demande internationale, ce qui bénéficia à de nombreux pays occidentaux. Kohl entreprit une réforme fiscale en 1988, le chômage continua de baisser. L’Allemagne connut un excédent record de sa balance commerciale en 1989, Kohl poursuivit sa politique néo-libérale basée notamment sur un programme important de privatisations.

Le système économique de l’Allemagne repose sur le principe de l’économie sociale de marché où les gouvernements essaient de concilier libéralisme économique et mesures sociales. De 1973 à 1989, les acteurs de l’économie ont connu des crises. Ils ont instauré des plans de stabilisation pour maîtriser l’inflation et relancer l’activité de production des entreprises. Dans un premier temps, ils doivent lutter contre les dépenses énergétiques et trouver des substituts au pétrole qui devient une matière première  Les mesures conjoncturelles étant insuffisantes en termes de résultats, le gouvernement d’H. Schmidt prend des mesures et réformes structurelles. C’est le gouvernement d’H. Kohl avec un programme plus conservateur et une reprise de l’activité mondiale qui connaîtra des succès face aux difficultés.

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