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Claude
LEVI-STRAUSS « L’analyse structurale en linguistique et en anthropologie » in Anthropologie structurale, 1/ Résumé : Dans les structures de parenté, C. Lévi-Strauss
distingue le système des appellations (les termes) et le système
des attitudes (la conduite). Il établit une analogie entre
la phonologie et les appellations de la parenté. Dans le
système des attitudes, la fonction est connue, le système est
à déterminer. C. Lévi-Strauss classe les attitudes en deux types :
des attitudes dispersées qui sont représentées d’une façon
médiate par les termes et des attitudes imposées
qui se manifestent dans un rituel. Les attitudes peuvent
pallier les manques du système des appellations, elles permettent
de coordonner l’ensemble. C. Lévi-Strauss s’interroge sur la relation
entre neveu et oncle utérin en transposant la méthode
utilisée en phonologie. R.H. Lowie,
en 1919, montre que cette relation se retrouve aussi bien dans
un régime matrilinéaire que patrilinéaire. C. Lévi-Strauss s’interroge
sur les choix et les combinaisons dans la variété des attitudes
possibles comme c’est le cas avec les sons dans la linguistique.
A.R. Radcliffe-Brown,
constate deux attitudes opposées, une d’autorité de l’oncle maternel
envers son neveu, une autre d’effronterie du neveu vers
son oncle. De plus, l’attitude du père est antagoniste à celle
de l’oncle. Ces attitudes forment des couples d’oppositions. Pour
C. Lévi-Strauss, quel que soit le régime, patrilinéaire
ou matrilinéaire, nous pouvons trouver des relations avunculaires
différentes. Pour comprendre l’avunculat, il faut saisir
la relation dans la totalité du système. Celui-ci permet
de découvrir la structure. Les termes (frère, sœur, père, fils)
forment la structure de parenté, c’est la base de systèmes plus
complexes. La parenté n’est pas un objet naturel mais culturel,
conforme aux conventions sociales. Comme la linguistique,
la parenté est un système de signes. Ce qui compte, plus
que les termes, c’est la relation qui s’établit entre eux. 2/ Citations : « Nous voyons donc que l’avunculat,
pour être compris, doit être traité comme une relation intérieure
à un système et que c’est le système lui-même qui doit
être considéré dans son ensemble, pour en apercevoir la structure. »
« ….Car
la langue est le système de signification par excellence… » « Un système de parenté… n’existe
que dans la conscience des hommes… » « Parce qu’ils sont des systèmes de symboles,
les systèmes de parenté… » 3/ Concepts :
4/ Analyse C. Lévi-Strauss analyse le système de parenté
en faisant un parallèle avec la phonologie. Pour lui, la compréhension
de la fonction ne suffit pas, il faut connaître le système. Le point de départ de son analyse concerne la
relation de l’oncle maternel avec son neveu, relation sur laquelle
il constate que de nombreuses études ont été faites. Il utilise
la méthode du phonologue transposée en ethnologie. C. Lévi-Strauss
s’appuie longuement sur l’article de A.R.
Radcliffe-Brown à propos de l’oncle maternel en Afrique
du Sud. Il rappelle la thèse de Radcliffe-Brown pour qualifier
les attitudes possibles. Elles se divisent en deux : une
attitude d’autorité de l’oncle maternel ou une attitude de familiarité
du neveu. C. Lévi-Strauss développe cette thèse, il souligne
que Radcliffe-Brown a trouvé une corrélation entre l’attitude
de l’oncle et celle du père. Il constate les deux systèmes d’attitudes
mais inversés (père autoritaire/oncle familier, père tendre/oncle
sévère). Radcliffe-Brown en conclut qu’il existe une relation
entre le régime de filiation et l’attitude de l’oncle maternel.
C. Lévi-Strauss remarque qu’il ne faut pas généraliser. Sa démarche
est d’appuyer dans un premier temps la thèse de Radcliffe-Brown
sur deux exemples (les îles Trobriand et les Tcherkesses du Caucase).
Mais l’étude de l’attitude des enfants entre eux montre l’insuffisance
de la thèse de Radcliffe-Brown. Pour C. Lévi-Strauss, quatre types
de relations doivent être pris en compte (« frère/sœur, mari/femme,
père/fils, oncle maternel/fils de la sœur ». C. Lévi-Strauss
appuie son argumentation sur d’autres exemples et en particulier :
à Tonga et avec les indigènes du lac Kutubu en Nouvelle-Guinée.
Pour lui, il est nécessaire de comprendre la relation dans un
système, celui-ci permet de découvrir la structure. Il analyse les différentes modalités d’un phénomène
pour le comprendre dans son ensemble. 5/ Théorie : C. Lévi-Strauss est né en 1908. De formation
philosophique, il se consacre d’abord à l’enseignement.
Après un voyage au Brésil, il s’intéresse à l’ethnologie,
c’est pour lui un moyen « de dégager certains caractères
fondamentaux de la société humaine en général ». Sa méthode est basée sur la linguistique. Pour
lui c’est une science générale, non relativiste et la plus avancée.
C. Lévi-Strauss sera influencé par Ferdinand
de Saussure et son cours de linguistique générale et
aussi par Troubetzkoy et la phonologie. Le structuralisme s’oppose à l’histoire.
Ce qui compte ce sont les arrangements, les organisations systématiques
dans un état donné et non le sens de l’évolution. Dans le structuralisme linguistique, la distinction est faite entre le langage et la parole. Le langage est commun au corps social, la parole est le propre de l’individu. La parole est un élément du langage mais le langage garde une permanence d’où l’idée de structure. Le langage est un ensemble de signes, ce qui est important, c’est la relation entre les signes et non les signes eux-mêmes. De plus, dans la communication orale, les individus se font comprendre sans saisir le mécanisme de la langue parlée, le système est utilisé d’une façon inconsciente et synchronique. C. Lévi-Strauss va appliquer la méthode linguistique en anthropologie et en particulier aux structures de parenté. Le système de parenté « fonctionne » comme un langage, ce qui importe, ce sont les relations entre les termes. C’est aussi un ensemble de représentations symboliques comme le langage. |
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