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LE SPD DE 1959 A 1985

En 1970, Willy Brandt s’agenouille devant le monument à la mémoire des victimes du ghetto de Varsovie, il marque ainsi par ce geste symbolique la reconnaissance au sommet de l’Etat, du passé nazi de l’Allemagne. Ce grand dirigeant a su, par son charisme personnel, faire du SPD un parti de gouvernement. Le 15 septembre 1949, K.Adenauer est élu chancelier de la RFA, il restera à ce poste jusqu’en 1963, date de l’accession de L.Erhard à ce poste. Le SPD ne sera associé au pouvoir qu’avec la Grande Coalition de K.Kiesinger, à partir de 1966. Le SPD est le parti social-démocrate de l’Allemagne face aux Chrétiens-démocrates (CDU/CSU) et aux Libéraux (FDP). Nous analyserons l’évolution du SPD de 1959 à 1989 en RFA. L’Allemagne a connu de grandes transformations pendant cette période, quel rôle a joué le SPD dans l’histoire de la RFA ? A-t-il été influencé par ceux qui en ont pris la tête ?

Nous cernerons d’abord l’évolution politique et sociale du SPD de 1959 à 1974, pour nous intéresser ensuite aux changements de la fin des années soixante-dix et à la décennie quatre-vingt.

Après la Seconde guerre mondiale, Kurt Schumacher prit la tête du SPD, celui-ci se constitua officiellement en mai 1946 à Hanovre. Comme le remarque Alfred Wahl, dans son livre de 1991 : Histoire de la république fédérale d’Allemagne, Schumacher souhaita une évolution de l’Allemagne basée sur un programme de nationalisations et une réforme agraire. Il voulait créer un « socialisme de liberté » qui s’opposait au « capitalisme d’Etat soviétique ». Schumacher influença beaucoup l’idéologie du parti, sans connaître le pouvoir

Après la défaite électorale de 1957, le SPD décida de se transformer. A Bad Godesberg, en novembre 1959, les nouveaux dirigeants du SPD décidèrent de modifier le programme de Heidelberg, source idéologique du parti. Ce nouveau projet concerne la volonté de changement du parti et aussi le choix de nouvelles options économiques. Le SPD abandonne ainsi sa référence au marxisme-léninisme, au socialisme pour un projet d’une société sociale-démocrate. Comme le remarque A. Wahl, la nouvelle idéologie du parti s’oriente plutôt vers « l’éthique chrétienne, l’humanisme et la philosophie classique ». Le SPD comprend la nécessité d’une évolution pour accéder au pouvoir et l’exercer. Quelle orientation le parti prend-t-il ?

Le parti se veut, à partir de cette date, non plus un parti ouvrier mais un parti du peuple. Le SPD veut ainsi abandonner sa seule référence à la classe ouvrière pour s’élargir à l’ensemble de la société. Il veut aussi s’intégrer à l’économie sociale de marché qui est préconisée par L. Erhard. La volonté des nouveaux dirigeants est de s’adapter au monde économique sans abandonner toute socialisation, elle est résumée par cette phrase, relevée par A. Wahl : « Libre concurrence autant que possible, planification autant que nécessaire ». Et pour parachever cette évolution du parti, d’une manière symbolique, la couleur rouge du drapeau fut remplacée par la couleur bleue, le rouge étant trop marqué à gauche.

La nouvelle voie prise par le parti lui permettra-t-il d’accéder au pouvoir ? La chancelier Adenauer fut réélu en novembre 1961 et quitta son poste en octobre 1963. L. Erhard fut élu au poste de chancelier cette même année et abandonna son poste en novembre 1966. K.G. Kiesinger lui succéda en décembre 1966 avec l’aide de la constitution de la Grande Coalition. La compétition du gouvernement de Kiesinger montrait la volonté des dirigeants du SPD de s’investir dans la gestion de l’Etat. Une étape était franchie, on quittait l’opposition résolue à u gouvernement de coalition. Karl Schiller accédait au ministère de l’Economie, et W. Brandt obtenait les Affaires étrangères. Comme le remarque A. Wahl dans son livre : «  à dix miistres de l’Union faisaient face neuf SPD ».

Les ministres SPD voulurent orienter la politique gouvernementale et notamment en renforçant les relations avec les pays de l’Est. K.Schiller adopta une politique d’inspiration néo-keynésienne pour stimuler la croissance économique du pays. L’Etat devenait un acteur  économique et pouvait contrebalancer le libéralisme intégral. Après un départ difficile, la reprise économique se manifesta, l’emploi reprit et le taux de chômage diminua, notamment en 1967. La RFA, sous la pression des pays voisins dut réévaluer le deutschmark.

L’année suivante, en 1968, fut plus agitée. Comme la France, la RFA connut les manifestations étudiantes. Le SPD, comme le relève A. Wahl, « était animé par des groupes anarcho-libertaires ». Cependant, en 1969, c’est W. Brandt qui accède au pouvoir et parle alors de « nouveau départ » pour l’Allemagne. W. Brandt veut réformer la société allemande et est le fondateur de l’Ostpolitik qui constitue un programme d’ouverture et de relations avec la RDA et les pays de l’Est.

Le traité de Moscou en 1970 est le premier exemple de l’Ostpolitik. Les Allemands voulaient que l’Union soviétique renonce à ses exigences sur le statut de Berlin. Ils reconnaissaient l’existence de la RDA en vue d’une unification possible. Quelques mois plus tard W. Brandt signait le traité de Varsovie où la RFA, comme le souligne A. Wahl, « reconnaissait la ligne Oder-Neisse comme frontière germano-polonaise ». En 1972, ce fut le traité fondamental entre les deux Allemagnes.

Le SPD, par l’intermédiaire de W. Brandt connaît une phase de responsabilité aux affaires du pays. Fort de son activisme politique, de son prix Nobel en 1971, de sa dimension internationale, W. Brandt se représente et gagne les élections de 1972. Le SPD dispose du groupe le plus important au Bundestag. Un plan de réforme fut lancé, il concerne l’éducation, les droits de la femme et la qualité de vie.

C’est l’affaire Guillaume, agent secret de la RDA pendant les années cinquante qui fit tomber W. Brandt, il fut remplacé par H. Schmidt. Schmidt, nouveau chancelier de l’Allemagne, adopta un autre style que celui de son prédécesseur. Pour enrayer la montée du chômage, il pratiqua une politique économique d’inspiration keynésienne au début de son mandat, puis une politique plus libérale ensuite pour réduire le déficit budgétaire. Malgré cette politique, les résultats furent décevants et le SPD connut une période d’impopularité. D’après A. Wahl, c’est la contestation des militants de gauche du parti qui provoquèrent la baisse du SPD aux différentes élections.

A la fin des années soixante-dix, avec la naissance du parti écologiste, le SPD comprit qu’il devait tenir compte de ce nouveau mouvement. Une partie des verts était prête à gouverner avec le SPD.  H. Schmidt et son parti prirent en compte quelques revendications, une série de lois concernèrent la composition des lessives, l’essence sans plomb, les eaux usées… Une rupture se produisit entre le SPD et H. Schmidt en 1981,  le SPD ne se reconnaissait plus dans la politique du chancelier, notamment en ce qui concernait le mouvement pacifiste.

1982 est l’année du changement à la tête de l’Etat en Allemagne. H. Kohl est élu chancelier le 1er octobre 1982. Le SPD malgré le nombre important de ses adhérents, connaît une période de doutes, surtout vis-à-vis des plus jeunes. En effet, ceux-ci préfèrent militer dans les partis écologistes comme les Verts ou dans des mouvements alternatifs. Comme le souligne A. Wahl, un million et demi d’anciens électeurs du SPD changent de choix politique pour s’orienter vers l’Union au pouvoir en octobre 1982. Le SPD pendant cette période, retrouve son taux des années cinquante, même certains ouvriers choisirent la CDU. Dans les années quatre-vingt, le SPD dans l’opposition se cherche une identité. C’est à partir de l’année 1987 qu’il commence à remonter dans les élections locales.

Le  SPD accède au pouvoir avec l’aide de la Grande Coalition, il le quitte en 1982 et ne peut concourir à l’unification de l’Allemagne. W. Brandt et H. Schmidt ont beaucoup marqué le parti, surtout parce qu’ils étaient au pouvoir. Le SPD sut abandonner sa référence marxiste-léniniste pour devenir un parti de gouvernement. Il sut aussi prendre en compte les mouvements alternatifs et les écologistes dans son gouvernement pour accroître son assise électorale. Par contre, les résultats sur le plan économique et social son plus mitigés. Les crises économiques mondiales des années soixante-dix ont déstabilisé les pays occidentaux, peu de gouvernements ont su enrayer la montée du chômage. Il reste à s’interroger sur l’influence des choix politiques des partis en matière économique et sociale.

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