SPD RFA
RDA ALLEMAGNE BRANDT PARTI ALLEMAND GRANDE COALITION HISTOIRE
HISTORIA cours bac terminale université histoire ANGELA MERKEL WULFF
LANDER BUNDESRAT FMI DSK GRECE EUROPE ![]() |
|||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||
|
LE SPD DE 1959 A 1985En 1970, Willy
Brandt s’agenouille devant le monument à la mémoire des victimes
du ghetto de Varsovie, il marque ainsi par ce geste symbolique
la reconnaissance au sommet de l’Etat, du passé nazi de l’Allemagne.
Ce grand dirigeant a su, par son charisme personnel, faire du SPD un
parti de gouvernement. Après la Seconde guerre
mondiale, Kurt Schumacher prit
la tête du SPD, celui-ci se constitua officiellement en mai 1946 à Hanovre.
Comme le remarque Alfred Wahl,
dans son livre de 1991 : Histoire de la république fédérale
d’Allemagne, Schumacher souhaita une évolution de l’Allemagne basée
sur un programme de nationalisations et une réforme agraire. Il voulait
créer un « socialisme de liberté » qui s’opposait au « capitalisme
d’Etat soviétique ». Schumacher influença beaucoup l’idéologie
du parti, sans connaître le pouvoir Après la défaite électorale
de 1957, le SPD décida de se transformer. A Bad
Godesberg, en novembre 1959, les nouveaux dirigeants du SPD
décidèrent de modifier le programme de Heidelberg,
source idéologique du parti. Ce nouveau projet concerne la volonté de
changement du parti et aussi le choix de nouvelles options économiques.
Le SPD abandonne ainsi sa référence au marxisme-léninisme, au socialisme
pour un projet d’une société sociale-démocrate. Comme le remarque A.
Wahl, la nouvelle idéologie du parti s’oriente plutôt vers « l’éthique
chrétienne, l’humanisme et la philosophie classique ». Le SPD
comprend la nécessité d’une évolution pour accéder au pouvoir et l’exercer.
Quelle orientation le parti prend-t-il ? Le parti se veut, à
partir de cette date, non plus un parti ouvrier mais un parti du peuple.
Le SPD veut ainsi abandonner sa seule référence à la classe ouvrière
pour s’élargir à l’ensemble de la société. Il veut aussi s’intégrer
à l’économie sociale de marché qui est préconisée par L. Erhard. La
volonté des nouveaux dirigeants est de s’adapter au monde économique
sans abandonner toute socialisation, elle est résumée par cette
phrase, relevée par A. Wahl : « Libre concurrence autant
que possible, planification autant que nécessaire ». Et pour
parachever cette évolution du parti, d’une manière symbolique, la couleur
rouge du drapeau fut remplacée par la couleur bleue, le rouge étant
trop marqué à gauche. La nouvelle voie prise
par le parti lui permettra-t-il d’accéder au pouvoir ? La chancelier
Adenauer fut réélu en novembre 1961 et quitta son poste en octobre 1963.
L. Erhard fut élu au poste de chancelier cette même année et abandonna
son poste en novembre 1966. K.G. Kiesinger lui succéda en décembre 1966
avec l’aide de la constitution de la Grande Coalition. La compétition
du gouvernement de Kiesinger montrait la volonté des dirigeants du SPD
de s’investir dans la gestion de l’Etat. Une étape était franchie, on
quittait l’opposition résolue à u gouvernement de coalition. Karl Schiller
accédait au ministère de l’Economie, et W. Brandt obtenait les Affaires
étrangères. Comme le remarque A. Wahl dans son livre : «
à dix miistres de l’Union faisaient face neuf SPD ». Les ministres SPD voulurent
orienter la politique gouvernementale et notamment en renforçant les
relations avec les pays de l’Est. K.Schiller
adopta une politique d’inspiration néo-keynésienne pour stimuler
la croissance économique du pays. L’Etat devenait un acteur
économique et pouvait contrebalancer le libéralisme intégral.
Après un départ difficile, la reprise économique se manifesta, l’emploi
reprit et le taux de chômage diminua, notamment en 1967. L’année suivante, en
1968, fut plus agitée. Comme la France, la RFA connut les manifestations
étudiantes. Le SPD, comme le relève A. Wahl, « était animé par
des groupes anarcho-libertaires ». Cependant, en 1969, c’est W.
Brandt qui accède au pouvoir et parle alors de « nouveau
départ » pour l’Allemagne. W. Brandt veut réformer la société allemande
et est le fondateur de l’Ostpolitik qui constitue un programme
d’ouverture et de relations avec la RDA et les pays de l’Est. Le traité de Moscou
en 1970 est le premier exemple de l’Ostpolitik. Les Allemands
voulaient que l’Union soviétique renonce à ses exigences sur
le statut de Berlin. Ils reconnaissaient l’existence de la RDA
en vue d’une unification possible. Quelques mois plus tard W. Brandt
signait le traité de Varsovie où la RFA, comme le souligne A. Wahl,
« reconnaissait la ligne Oder-Neisse comme frontière germano-polonaise ».
En 1972, ce fut le traité fondamental entre les deux Allemagnes. Le SPD, par l’intermédiaire
de W. Brandt connaît une phase de responsabilité aux affaires du pays.
Fort de son activisme politique, de son prix Nobel en 1971, de
sa dimension internationale, W. Brandt se représente et gagne les élections
de 1972. Le SPD dispose du groupe le plus important au Bundestag.
Un plan de réforme fut lancé, il concerne l’éducation, les droits de
la femme et la qualité de vie. C’est l’affaire Guillaume,
agent secret de la RDA pendant les années cinquante qui fit tomber W.
Brandt, il fut remplacé par H. Schmidt.
Schmidt, nouveau chancelier de l’Allemagne, adopta un autre style que
celui de son prédécesseur. Pour enrayer la montée du chômage, il pratiqua
une politique économique d’inspiration keynésienne au début de
son mandat, puis une politique plus libérale ensuite pour réduire le
déficit budgétaire. Malgré cette politique, les résultats furent
décevants et le SPD connut une période d’impopularité. D’après A. Wahl,
c’est la contestation des militants de gauche du parti qui provoquèrent
la baisse du SPD aux différentes élections. A la fin des années
soixante-dix, avec la naissance du parti écologiste, le SPD comprit
qu’il devait tenir compte de ce nouveau mouvement. Une partie des verts
était prête à gouverner avec le SPD.
H. Schmidt et son parti prirent en compte quelques revendications,
une série de lois concernèrent la composition des lessives, l’essence
sans plomb, les eaux usées… 1982 est l’année du
changement à la tête de l’Etat en Allemagne. H.
Kohl est élu chancelier le 1er octobre 1982. Le
SPD malgré le nombre important de ses adhérents, connaît une période
de doutes, surtout vis-à-vis des plus jeunes. En effet, ceux-ci préfèrent
militer dans les partis écologistes comme les Verts
ou dans des mouvements alternatifs. Comme le souligne A. Wahl,
un million et demi d’anciens électeurs du SPD changent de choix politique
pour s’orienter vers l’Union au pouvoir en octobre 1982. Le SPD pendant
cette période, retrouve son taux des années cinquante, même certains
ouvriers choisirent la CDU. Dans les années quatre-vingt, le SPD dans
l’opposition se cherche une identité. C’est à partir de l’année 1987
qu’il commence à remonter dans les élections locales. Le
SPD accède au pouvoir avec l’aide de la Grande Coalition, il
le quitte en 1982 et ne peut concourir à l’unification de l’Allemagne.
W. Brandt et H. Schmidt ont beaucoup marqué le parti, surtout parce
qu’ils étaient au pouvoir. Le SPD sut abandonner sa référence marxiste-léniniste
pour devenir un parti de gouvernement. Il sut aussi prendre en compte
les mouvements alternatifs et les écologistes dans son gouvernement
pour accroître son assise électorale. Par contre, les résultats sur
le plan économique et social son plus mitigés. Les crises économiques mondiales des années soixante-dix ont déstabilisé
les pays occidentaux, peu de gouvernements ont su enrayer la montée
du chômage. Il reste à s’interroger sur l’influence des choix politiques
des partis en matière économique et sociale. |
||||||||||||||||||
![]() |