Mon cher ami,

Je suis moi aussi très touché par ton départ. J'ai maintenant assez d'expérience pour savoir que les échanges authentiquement bienveillants, où le rire lui-même a sa place, sont aussi rares que précieux. Ne sous-estime pas l'importance et l'effet de ton passage à Pasteur, car tu as débloqué bien des choses : un C.D.I sinistré, une certaine façon de vivre le lieu de travail, un dynamisme et une ouverture à l'autre et au monde bien peu représentatif de l'Education Nationale. Et puis tu t'es couvert de gloire à jamais en rembarrant la Pincée d'en-bas ; cela sera consigné dans les chroniques et raconté dans les veillées. En outre, et ce n'est pas le moindre de tes mérites, tu as plu à la belle Nathalie et à bien d'autres, et je sais, ne vends pas la mèche, s'il te plaît, qu'elle collecte de l'argent pour te faire une petite surprise. ( Je lui ai soufflé que tu aimais beaucoup les cassettes vidéo et qu'il manquait à ta vidéothèque particulière : "Coucher de soleil sur une plateforme à Aberdeen" par le service cinéma de l'E.D.F, "J'apprends à poser du carrelage" de la collection Marabout, et "Les lolos de la pompiste", d'un excellent réalisateur albanais dont j'ai malheureusement oublié le nom. Je te regretterai personnellement, car tu es un indépendant, un désirant, un tendre, un vrai rêveur, et un solitaire . Je suis sûr que la première déception passée, tu seras content de changer d'air et de trouver d'autres collègues dans un autre établissement plus "normal" . Tu sais, nos déconnades ont le charme des révoltes en régime de terreur, ce sont des sursauts de résistance, mais il ne faut pas oublier que ce n'est pas une situation habituelle ni bonne ; il ne faut pas rester trop longtemps dans ces atmosphères délétères. Oui, gardons le contact, et allons voir François Morel. Trouvons dans nos agendas une date propice... J'espère avoir des nouvelles de toi via ce mail l'an prochain, lorsque tu seras en poste dans ton nouveau bahut... A demain, passe une bonne soirée et ne te laisse pas trop emporter par la mélancolie. Va voir un bon film, comme tu les aimes, avec une distibution pleine d'acteurs iraniens parfaitement inconnus ou de non moins obscurs stars africaines. Ensuite, va regarder et faire rire de belles minettes et conclus!!! il n'y a que ça de vrai, isn't it ?
A demain cher Philippe.

Bravo pour votre site, il très sympa et riche infos, surtout la page sur les liens internet. Dans mon travail, je m'interroge sur l'utilisation des moteurs de recherche avec mes élèves du collège dans lequel je suis doc. Tous les élèves veulent aller sur internet et les encyclopédies n'ont plus de succès, doit-on toujours les initier au travail sur les index ... c'est tellement plus facile sur internet, on trouve tout
je me pose bcp de questions et j'aimerais "lancer" le débat sur votre site ...
à+
Sylvie Dubois (doc), collège P. Eluard, Lille

Mon CDI,
C'est un lieu calme, reposant, où les élèves semblent canalisés. Que viennent-ils rechercher ici ? Trouver des réponses à des questions aussi variées que possible, concernant des sujets scolaires mais pas seulement ... foot, tags, techno, autant de thèmes qui accrochent les jeunes et qui peuvent être approfondis au cdi. Quelle est la place de l'enseignant dans cet espace de connaissance ? Il peut être absent du lieu pour y laisser travailler selon ses directives ses élèves et chercher à éveiller leur curiosité sur un sujet : c'est ainsi que j'utilise souvent le cdi. Mais on peut aussi participer avec les élèves à des activités au cdi : livres, presse, ordinateurs, encyclopédies sont autant de mines d'or pour proposer des exercices pédagogiques. Hélas, le temps manque trop souvent pour organiser tout cela, l'espace du cdi reste limité, et les documentalistes ont un agenda bien chargé ...
Peut-être les "itinéraires de découverte" permettront de travailler davantage avec la documentation, cela nécessitera une gestion très méthodique du cdi.
Bénédicte Voix (prof hist-géo), collège J.Bullant, Ecouen (95)

Une doc se penche sur son passé !
Après avoir enseigné en lp pendant plus de 15 ans, j'ai eu la "chance" de devenir doc. La gestion du cdi, quelques cours avec les profs de français, les premières expos et la formation initiale m'ont bcp occupée. La première révolution a coïncidé à l'engouement de l'audiovisuel. La cassette vidéo eut un franc succès. bientôt supplantée par celui des ordinateurs équipés de logiciels documentaires. Quel boulot d'informatiser tous les livres et d'assurer au quotidien l'accueil, l'initiation à la recherche doc ! Cette recherche fut jugée inutile par le dernier inspecteur dans la mesure où très peu de profs la mettaient en application. A mon sens la plus grande révolution correspond à l'apparition d'internet. A nouveau, tout est remis en cause. Elèves et profs ne cherchent plus dans les dossiers, les livres ou la presse et impriment des pages d'internet. Alors quel sera le cdi du futur ? des romans certes mais pas de livres documentaires, pas d'encyclopédies devenues inutiles, peu de revues ... mais bcp d'ordinateurs avec l'ADSL et bcp de cartouches. Sans doute faudra-t-il une réflexion sur l'information par internet, sans doute le rôle du documentaliste sera-t-il à reconsidérer. Et encore ! Nous avons bcp photocopié, maintenant nous allons bcp imprimer. Tout change mais rien n'évolue vraiment. Certes s'informer est la 1ère étape vers la communication. Mais internet permettra-t-il l'accès aux connaissances ? Obtenir l'information sera toujours facile, l'évaluer et se l'approprier demandera des stratégies de méthodologie et le développement de l'esprit critique.
Enghien (95)

Je fais suite à votre mél, je pense que les livres (documentaires en particulier) resteront. En effet, internet est complémentaire aux ouvrages et il est plus facile de travailler sur un document "papier" que de passer des heures devant un écran. Il ne faut pas, à mon avis, opposer les deux mais essayer de les utiliser au mieux. Internet pour la mise à jour rapide des informations et les livres pour la facilité d'utilisation et de lecture ...
merci pour votre courrier

Bonjour, depuis 11ans je suis, souvent seule doc, dans successivement 2 gros lycées de 24 à 28 classes de 30 à 38 élèves chacune, où l'intendance veut + ou - assumer ses responsabilités, la Vie Scolaire rechigne à "prêter" des surveillants pour "aider", et où les élèves, certains parents, et même certains collègues profs viennent râler auprès de nous, nous agressent parfois, nous tenant pour responsables du manque de manuels. J'ai calculé que pendant l'année scolaire 2004-2005, quand les manuels de Seconde avaient été renouvelés, moi et mon assistante avions manipulé 1,8 tonne de livres, et avions passé je crois me rappeler + de 200 heures sur l'année à nous en occuper. (J'ai dû garder les tableaux que j'avais fait si qq'un veut des données vraiment précises.) Dès le 15 septembre, nous étions épuisées, physiquement et moralement, prêtes à craquer, sans que cela émeuve grand monde, et surtout pas la direction, ni l'intendance. Et nous avions peu ouvert le CDI. D'où mes réactions épid ermiques (réflexe de survie?) ... quand je vois que des collègues pleins de bonne volonté risquent d'entériner le fait que nous assumions l'ensemble des tâches liées aux manuels et que cette rubrique d'échange apparaisse sur le site "documentalistes". Et n'oublions pas que nous risquons de faire cela jusqu'à 62, voire 65 ans ! Vous vous y voyez ? Pas moi. Je refuse aussi d'être tenue pour seule responsable du fait que les élèves aient leur manuels et de la bonne gestion des crédits alloués. Info intéressante, mais non vérifiée : un prof m'a dit que sa femme doc s'était fait insulter par son principal d'un collège de proche banlieue car il manquait des manuels et qu'elle aurait dû les compter en juillet. Elle est en arrêt maladie, ce qui semble être maintenant la seule réaction possible ! Je crains que nous ne soyions trop divisés pour réagir collectivement face à des situations qui s'aggravent, d'autant que les EPLE souffrent d'un manque de personnel de + en + criant. Je le déplore, j'aimerais avoir tort... Florence 78

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