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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise de DAI SIJIE

Dans la Chine de Mao, pour être « rééduqués », deux adolescents dont l’un, Ma, le narrateur, est violoniste, sont envoyés dans un village perdu aux conditions de vie extrêmement rudimentaires pour y effectuer des travaux pénibles et même dangereux. Les habitants du village ainsi que leur chef sont totalement illettrés et toute lecture est bien entendu interdite aux deux garçons. Un jour, Luo et Ma font la connaissance de la fille d’un tailleur, très jolie, mais totalement inculte. Ils vont s’en éprendre tous les deux. Désireux de la cultiver, ils commencent par lui raconter le récit des films qu’ils réussissent à voir à la ville voisine. Grâce à cette petite tailleuse ils feront une rencontre providentielle pour eux. En effet, elle leur fait connaître un jeune garçon, également en rééducation, surnommé « le binoclard »qui possède un véritable trésor : une valise pleine de livres . Ils réussissent à se l’approprier et pourront ainsi découvrir les plus grands auteurs étrangers : Flaubert, Dumas, Dickens, Tolstoï, Balzac… .

Les deux garçons lisent la nuit et racontent le soir aux habitants du village certaines de leurs histoires en y ajoutant des idées révolutionnaires pour ne pas être soupçonnés de trahison au parti…

Fous amoureux de la petite tailleuse ils décident de la transformer en femme cultivée en lui faisant partager leur amour des livres et de lui transmettre leur culture nouvellement acquise en lui racontant leurs lectures, notamment Balzac. Ils réussissent certes à transformer la jeune fille mais pas dans le sens où ils l’espéraient. Grâce à ces lectures elle se rend compte que la vraie vie est ailleurs, elle prend conscience de sa beauté et de son pouvoir de séduction et part l’exercer dans la ville abandonnant de ce fait son père et son village.

Ce roman est délicieux et bien écrit, plein de fraîcheur. Il démontre la puissance de la lecture. Outre un pouvoir culturel cette dernière a aussi un pouvoir d’évasion Elle aide les deux jeunes adolescents à supporter leurs conditions de vie, elle ouvre d’autres horizons à la petite tailleuse. Le livre entier, est empreint de poésie. Par ailleurs, il donne un bon aperçu de la Chine de Mao. La fin est décevante cependant, la petite tailleuse ne répond pas à leur attente comme ils l’espéraient et l’on ne peut s’empêcher d’être déçus de son départ comme nos deux jeunes amis. Mais le plus important, je crois, c’est la personnalité de Ma et de Luo, leur soif de culture, leur intelligence, leur idéal, leur amour très pur pour la petite tailleuse.

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