Mangas :

Frederik Schodt étude pionnière 2 idéogrammes chinois

- man (mahn) : polysémique imprécision, légèreté, sans suite, décousue, confuse, manque de tenue, involontaire ou malgré soi ou moralement corrompu

- ga (gah) : images, représentation graphique, dessin

manga pourrait se traduire par "dessin au trait libre", esquisse, image dérisoire, fantaisiste, amoral,...

Dessinateur japonais Hokusai avait inventé le terme en 1814, son oeuvre est présentée à l'exposition universelle de 1867, estampes japonaises, son ouvrage MANGA, (ISBN : 978-2-02-093321-6), art traditionnel , époque EDO (1603-1868), né à Edo (ancien nom de Tokyo) en 1760, graveur, portraitiste d'acteurs de théâtre, dessine des estampes en couleur et des calendriers. Il publiera 13 volumes entre 1814 et 1848 de son oeuvre de recueil d'estampes satiriques (+ 2 volumes posthumes en 1878) mais peu d'histoires en séquences d'images

- estampes japonaises précurseurs ? (sans dialogue)

- avant la TV, spectacles de rue ou "théâtres de papier" (Kami-shibai) communication en images, accrocher le public

1920 introduction des bandes dessinées américaines (ex : Bringing up father). Aux Etats-Unis : 1933 Comic book, miroir de l 'American way of life 10 cents pour 32 pages, introduits au Japon en 45 comme le chewing-gum + BD dans la presse (à 4 cases) gros tirages, analysent le quotidien des Japonais, Yonkoma (introduction - continuation - changement - conclusion)

BD japonaises au même format, en N&B, sur un papier de qualité médiocre, économique, certaines de nos BD sont perçues comme des livres d'art, le marché est fermé au grand public.

Influence de la morale, poids des valeurs : respect de la hiérarchie, rituels (ikebana, kimono), codes, formules de politesse, règles,... évasion par la lecture des mangas, développement d'univers plus libres, très peu de dialogue, peu d'échappatoire dans la société japonaise, "société verrouillée", recherche d'un univers imaginaire, peu de congés, de vacances, les entreprises payent (parfois) les consommations (d'alcool, whisky notamment) de leurs employés...

Lecture des mangas dans les transports en commun, expériences par procuration, reflet des frustrations et des phantasmes de la société japonaise... + mythologie guerrière du Japon et ses codes de l'honneur (Samouraïs)

mangas = média d'information du "berceau à la tombe"

Revues de mangas : Mangashi couverture accrocheuse, peu de couleurs, 200< <400 pages, prix bas pour achat quotidien, on les laisse ensuite sur un banc public... (ou tri dans poubelles spécifiques) pré-publication en magazines (gros annuaires)

voir aussi : http://www.gachan.org/edit_jp.htm#2

- les revues représentent au Japon 1/6 du CA de la presse ; à Tokyo des supermarchés de mangas sur plusieurs étages, les mangas génèrent 3 milliards d'euros de CA, + succès des exportations de video, la mode, l'art contemporain, les jouets, les produits dérivés...

- 3 éditeurs Kodansha (+ grand éditeur avant la Seconde guerre mondiale) | Shueisha | Shogak

Achat en kiosques, distributeurs automatiques, magasins ouverts toute la nuit (convini), cafés, bibliothèques, lecture debout dans les librairies, romans de gare d'aujourd'hui, librairies de prêt à bas prix (kashibonya) qui distribuent des gekigas (traduction : images dramatiques), sorte de mangas pour les exclus du système économique, avec une revue Garo, exemple de manga : Kitaro, courant de mangas moins moralistes, plus crus, violents, aspects sexuels,... ensuite apparition des mangas kurai (livres noirs) pour adultes

- rentabilité avec les recueils en livres des rééditions, Dragon ball 250 millions d'exemplaires vendus depuis 1984, nouveautés sans cesse renouvelées, auteur de Dragon Ball : Akira TORIYAMA, contes traditionnels chinois, peu de bénéfices directs dans les pré-publications en revues

- histoire et personnages sont la propriété de l'auteur et de l'éditeur (le directeur littéraire a une forte influence sur l'auteur)

- pas de changement d'auteur pour une série (pas comme en France)

- la création d'un manga est un travail d'équipe, beaucoup travaillent dans l'anonymat, la maître signe l'oeuvre (sensei), les assistants font les décors, les trames, le travail documentaire, payés 1100 € par mois, règle des "3 ans" : le "maître" leur rend la liberté... ce qui explique cette continuité dans le graphisme (mémoire, l'héritage), école de mangakas, + parution hebdomadaire oblige à une certaine production (entre 15 et 30 planches par auteur et par semaine)

- écriture japonaise, kanji ou caractère chinois, styliser le réel, art pictural, peintures sur rouleaux (e-maki), makimono : illustration sur rouleaux de papier, séquences d'images de droite à gauche (vie quotidienne, guerres, légendes,...) apparue en Chine au IXe siècle

- "père fondateur" Osamu Tezuka (et aussi sur Bedetheque) (1928-89) il avait 17 ans au moment d'Hiroshima, diplômé de médecine, originaire d'Osaka, il s'installe à Tokyo, passioné de cinéma et de littérature, "Hergé japonais", 150 000 pages de BD, 300 volumes "Dieu du manga" écrit et dessiné + de 600 titres de manga & 60 films d'animation, influencé par le cinéma, style graphique naturaliste, aspects visuels, donner une impression d'action, de mouvement, de vitesse (le lecteur est entraîné comme un spectateur d'un film cinématographique), onomatopées,... séquence d'images comme une pellicule de film : Lost World (1948), Metropolis (1949) s'inspira du titre, Jungle Taiki (Le roi Léo) ou "L'empereur de la jungle" dessins animés repris aux Etats-Unis : Kimba The White Lion (1994 : Le Roi lion inspiré de la version animée), Astro Boy (petit robot qui défend les hommes), Princesse Saphir, Phénix : L'oiseau de feu (Hino Tori), film d'animation : Marine Express, relation entre manga et animation, les mangas sont adaptés en films d'animation (relations entre hommes et robots), L'histoire des 3 Adolf (Adorufu ni Tsugu) (et aussi chez du du9 ou page perso et CNDP) chez Tonkam, Bouddha (9 volumes) (un renard, un ours et un lapin cherchent de la nouriture pour un homme, le lapin se sacrifie...) sans texte, uniquement des images, La légende de la forêt | Archives les mangas deviennent des séries de dessins animés pour la TV (produits dérivés, l'auteur ne participe pas), il invente de nouveaux systèmes de mise en page

voir aussi :

- Leiji MATSUMOTO univers de science fiction, guerres, critique sociale, destin, amateur de Wagner, Capitaine Albator, Galaxy Express 999, l'Anneau des Nibelungen (chez Kana)

- Shigeru MIZUKI univers de monstres et de fantômes Kitaro (morts-vivants) borgne avec un oeil parlant, tradition culturelle et environnement naturel, mysticisme, "voyage au bout de l'enfer"

- Hiroshi HIRATA l'honneur des Samouraïs, système féodal, guerriers, arts graphiques traditionnels, L'Ame du Kyudo (Delcourt)

- Taigô MATSUMOTO Amer béton (Tonkam)

http://www.shonenmagazine.com/
http://www.akitashoten.co.jp/index2.html
http://websunday.net/

- la recontruction du pays, la croissance économique, l'inspiration auprès de héros de Shonen mangas, de nombreuses raisons qui ont poussé les Japonais à lire des mangas... les auteurs de mangas sont aussi adulés

- Pokémon Pockets Monsters ("monstres de poche") (des adolescents de 17 - 18 ans se déguisent en héros de mangas, déguisement peut être pour ne pas grandir ?)

- mangas féminins : nouvelle mise en page, pas de "gaufrier" mais des dessins sans bordures, des personnages sur plusieurs cases, des arrondis,... communication d'émotions, introduction des fleurs comme éléments symboliques, faire ressentir les émotions intérieures à l'instar des mangas pour hommes qui traitent de scènes de violence, voir : Princesse Saphir de Tezuka, de nombreux thèmes abordés : amour, les abus, relations sulfureuses, attirances, dépression, la vie émotionnelle,...

InterCDI nov/déc 2003 mangas originalité entre revues et albums, premier pas en France avec la revue Le Cri qui tue (6 n°), Gen d'Hiroshima, premier manga édité en respectant le format de publication original par les Humanoïdes en 1983.
voir aussi : Brigitte KOYAMA-RICHARD, Mille ans de manga, Flammarion, 2007 (très beau livre, 39 €)

voir : June
revue Princess Gold
Silver Valkyries
Peach Girl
La rose de Versailles de Riyoko Ikeda (la vie de Marie-Antoinette, une femme entre sentiments et pouvoir, 12 millions d'exemplaires au Japon chez Kana) et aussi : AnimeLand
Le Poème du vent et des arbres (internat en 1880)

Mangathèque :

Tenjo Tenge
GTO Great Teacher Onizuka, 37 millions d'exemplaires vendus dans le monde !

100 millions de mangas pour adultes en 1991, de nos jours au même niveau que pour les jeunes ; 200 revues de pré-publication

Les séries sont, en général, longues et soumises aux votes des lecteurs (carte envoyée à l'éditeur sous forme de sondage)

manga pour les jeunes garçons : shônen, jeunes filles (shôjo), jeunes adultes (seinen), shônen manga : récit d'apprentissage, jeunes héros
shôjo manga : aspects psychologiques, planches destructurées

Magazines, revues (sondages) ---> livres N&B ---> séries TV ---> films cinéma ---> produits dérivés (ex : Hello Kitty) ---> exportations

quelques titres :

Lupin III

Happy Mania (= Bridget Jones)

Les secrets de l'économie japonaise

Dans la prison

Cours particuliers... à ne pas mettre entre toutes les mains...

Kinderbook

Sites à consulter : cg44 (voir aussi la sitographie)